Plafonnement des salaires des médecins-remplaçants à l’hôpital: des économies qui risquent de coûter cher !

Voici des économies qui risquent de coûter très cher aux citoyens !

Plafonnement des salaires des #médecins remplaçants à 46€ net /h à partir du 3 avril 2023

(un médecin-remplaçant ne pourra pas être rémunéré plus de 1112€ net, 1390€ brut pour 24h):

Qu’en est-il des commissions exorbitantes des agences d’intérim?

 

L’exemple ci-dessous montre que l’agence d’intérim prend une commission de l’ordre de 55% de la valeur du salaire net du praticien.

Pour une garde de 24h de 1200 € net d’un médecin-remplaçant, l’agence d’intérim facture 2800€ à l’hôpital dont environ 670 euros de commissions (le reste des sommes est des charges sociales).

Les Pouvoirs Publics rabotent sur la valorisation de l’actif essentiel de l’appareil productif et autorisent les dérives financières sur l’appareil non productif (les fonctions support).

L’incapacité du système à raisonner en coût total a déjà paupérisé l’hôpital public dans les années 2010, elle est en train de finir de l’achever dans les années 2020.

La vraie valeur est peu reconnue : Un salaire net d’un médecin-hospitalier remplaçant est plafonnée en deçà de de la rémunération d’un plombier en Ile-de france.

La non valeur est fortement rétribuée

 

Un exploit économique de plus  dans la gestion des fonds publics en santé aux conséquences lourdes pour nos hôpitaux je crains !

 

 

Risque de fermeture de 69 hôpitaux, représentant 107 services, suite au plafonnement des salaires des médecins-remplaçants !

 

Frédéric Bizard

Frédéric Bizard, est un économiste spécialiste des questions de protection sociale et de santé. Il est professeur d'économie affilié à l'ESCP Europe et enseigne aussi à Paris Dauphine. Il est Président fondateur de l'Institut Santé.

2 Comments

  1. Je ne sais pas pourquoi ça me fait penser à l’émission : « vous êtes le maillon faible. Au revoir ! ».
    Et comme il est bizarre (français ?) de voir qui décide qui sont les maillons faibles ; en tant que médecin hospitalier dans une spécialité « à risques », ayant passé une partie conséquente de ma vie en garde, et remplaçant occasionnellement dans des hôpitaux publics, je dois bien faire le constat qu’en France, les variables d’ajustement sont les personnes les plus rares et les plus longues à former et à remplacer.
    Bac +11, stresser pendant des nuits blanches sur des cas vitaux… et variable d’ajustement de technocrates : voilà une belle épopée à raconter aux jeunes générations !

  2. Si in se fie aux décisions prises dans la gouvernance actuelle du système de santé, dont celle sur l’intérim médical « trop cher », on arrive à la conclusion que seul l’horizon du moindre coût est visé. A cette aune, moins il y a de personnel, et en particulier moins il y a de médecins, mieux le système de santé se porte. L’idéal serait un système de santé sans soignants, sans structures, tous coûteux et, par tant, inutiles. L;idée d’une utilité, d’une valeur, d’un intérêt, d’un service à rendre semble totalement absente. Mais le pire, c’est que personne (à part quelques exceptions dont vous faites partie) ne parait noter cette étrange « économie », se réfugiant dans les concepts et les mots forgés par cette machine folle. Où est l’enfant qui dira que le roi est nu ?

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