La Cour des Comptes à charge contre les chirurgiens-dentistes !

La Cour des Comptes vient a fait paraître le 25 avril 2016 un rapport provisoire sur la santé bucco-dentaire qu’elle qualifie elle-même « d’accablant ». La responsabilité des chirurgiens-dentistes apparait également accablante d’après les informations disponibles.  Le secteur serait un exemple de « faillite des politiques publiques face aux professionnels« , « le manque de transparence du secteur » ainsi que « l’indigence des contrôles de la profession » expliqueraient l’état de santé bucco-dentaire « médiocre » de la population française. Rien que cà!

Il se trouve que j’ai été auditionné le 2 novembre 2015 par les rapporteurs de la Cour des Comptes en charge de cette mission. Face à mon constat que la mission avait davantage pour objectif d’instaurer un procès à charge contre les chirurgiens-dentistes plutôt que d’analyser avec objectivité la situation du secteur, je n’ai pu m’empêcher d’écrire une lettre au Président de la Cour des comptes le 4 Janvier 2016. Je n’ai eu à ce jour aucune réponse à mon courrier. Du fait de la tournure (prévisible) du rapport, j’ai jugé utile de publier le contenu de ma lettre.

Le dentaire est la parfaite illustration d l’absence de l’évolution non maitrisée de notre système de financement. Les pouvoirs publics se sont contentés d’avoir une gestion comptable de l’assurance maladie, en ne revalorisant pas les soins au fin de des années sans se préoccuper des conséquences médico-économiques de leurs actes. Avec des tarifs sécu déconnectés des coûts de la pratique, le secteur a aujourd’hui comme premier financer les organismes complémentaires santé sans que ce financement ait été régulé pour être efficace et juste.

Une fois le rapport définitif paru, nous donnerons un avis d’ensemble sur ce fameuses conclusions « accablantes »!

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Frédéric Bizard

Frédéric Bizard, est un économiste spécialiste des questions de protection sociale et de santé. Il est professeur d'économie affilié à l'ESCP Europe et enseigne aussi à Paris Dauphine. Il est Président fondateur de l'Institut Santé.

3 Comments

  1. Monsieur Bizard.
    La faiblesse de la rémunération de l’acte médical n’est pas spécifique au dentaire. Ce qui est spécifique à cette profession c’est la division administrative de l’activité entre actes de soins opposables ( soins conservateurs) et actes de soins prothétiques ( à honoraires libres) et le cout très important du plateau technique unique dans un exercice de ville. .
    Ma question est la suivante : avez vous établi une corrélation entre le nombre d’actes effectués dans un hôpital et le tarif de la journée d’hospitalisation ? En théorie plus on fait d’actes et plus la structure devrait etre rentable mais je pense que c’est l’inverse et que les hôpitaux se « rattrapent » sur le tarif de la journée d’hospitalisation qu’ils facturent à la sécu. Une sorte de dépassements d’honoraires remboursés en quelque sorte….
    En dentaire plus il y a de concurrence , moins il y a de prothèse à faire et plus les tarifs de ceux ci sont élevés pour absorber le déficit des soins conservateurs. Ca n’est pas valable bien sur pour les centres low cost qui s’installent dans ces zones à forte densité de dentiste et qui cassent les prix sur la prothèse dentaire car ils ne font que ca.

  2. Les dentistes, comme toutes les professions médicales, sont les coupables désignés par un système à bout de souffle qui tente de cacher son inefficacité.

    Quand est-ce qu’on osera remettre en question cette saleté de sécu et son système qui ruine les Français ?

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